Circonstances de cette communication
Le colloque
L’art de la violence, la violence de l’art, organisé par Catalina SAGARRA, Trent University, Canada, et Gabriel PÉRIÈS,
Institut Mines-Télécom, Paris, en juillet 2023, au Collège de Montauban, France, a suscité cette communication.
Synoptique de l'exposé
Parcours simplifié de l'
art et de la
vie artistique chez Homo, à la lumière de l'œuvre d'Henri VAN LIER,
depuis son premier livre
LES ARTS DE L'ESPACE (1959), jusqu'à
ANTHROPOGÉNIE (1982-2002, publié en 2010).
Si définir l'art comme un "absolu formel" était une manière possible d'entrer dans la pensée occidentale, comme le proposait
LES ARTS DE L'ESPACE,
c'est plutôt la
vie artistique d'Homo, et non l'art, qui s'avère être un fil conducteur possible sur le temps long, ici un million d'années, et sur l'ensemble la planète.
Du moins c'est ce qui découle de l'enchaînement systématique des trente chapitres d'
ANTHROPOGÉNIE.
La structure de l'exposé est la suivante:
- Peut-on définir l'art ?
- Choix d'une approche anthropogénique
- Les vies artistiques chez Homo
- La violence brute versus la violence dans l'art
- Le sujet d'œuvre versus le sujet scénique
- Le paysage cérébral (sujet d'œuvre de Micheline LO)
- Conclusion sur la violence dans l'art versus la violence de l'art
Les notions clés de l'exposé sont:
- La vie artistique
- Le sujet d'œuvre pictural
- Les taux de fonctionnements/Présence (descriptible/indescriptible)
- Les effets de champ dans les œuvres
Chaque notion est simplifiée, contextualisée et illustrée par des exemples.
Vue d'ensemble du Colloque
Ce sont "l’art de la violence", "l’art du souffrir", "la violence pure", "la violence cachée" qui ont façonné l’essentiel du colloque,
par exemple en invoquant des travaux d’artistes enfermés en camps de concentration, des photographies de génocides, massacres, lynchages,
violences corporelles punk, ou des images relayant des phénomènes violents, pour les médias ou la publicité.
En filigrane, toutefois, sont apparues quelques différences entre les productions documentaires, contraintes de témoigner fidèlement des réalités, et les productions artistiques
libres de les re-présenter, re-produire, re-pondérer, ré-intensifier, re-construire, ré-inventer, ré-actualiser, dé-réaliser parfois sans aucune limite.
Témoigner fidèlement de quelque chose restreint fortement la liberté artistique. Pourtant, plusieurs artistes présentés lors du colloque avaient concilié création et témoignage. Ils disaient avoir
perçu les camps de concentration comme des
paysages particuliers. Ils avaient dessiné des détenus et cadavres avec des expressions artistiques fortes et personnelles.
Ils avaient mobilisé leurs savoir-faire esthétiques au service de la mémoire, du ressenti, de l’indicible, et de l’art. Ils avaient radicalisé, caricaturé des figures.
Quelques considérations théoriques, en particulier sur les films d’horreur, l’intensification de la présence-absence dans les mémoriaux,
l’art contre la violence, les rapports art-éthique-politique sont allées au-delà de l’approche documentaire, historique, sociologique,
médiatique, émotionnelle, éthique, phénoménologique, psychologique.
Au bout du compte, ce sont « La violence
dans l'art », « L’art
contre la violence », voire la « Violence pure », qui ont dominé le Colloque
laissant toutefois place à quelques réflexions sur « La violence
de l’art ».
Positionnement de cette présentation
En ouverture du Colloque, cette première présentation a proposé un cadre conceptuel pour les notions d’art, vie artistique, sujet scénique, et sujet d'œuvre (sujet artistique).
Sur le temps long, les
vies artistiques d’Homo ont été présentées comme des « vies surfantes », non-violentes, cherchant d’abord à préserver « Homo possibilisateur »
des menaces de déchirures, déhiscences, folies, occasionnées par le foisonnement des séries techno-sémiotiques incoordonnables qu’il produit.
Sur le temps court, la différence entre
sujet scénique et
sujet d’œuvre a permis de souligner combien les artistes privilégient d’abord librement
leur sujet d’œuvre personnel (pictural, photographique, cinématographique), avant de s’astreindre plus ou moins fidèlement à des sujets scéniques, comme par exemple ici celui de la violence.