CONGRES DE L'ACFAS
Université LAVAL, Montréal
Mai 9-13, 2022
De l'anthropologie à l'anthropogénie:
Homo animal techno-sémiotique
Marc Van Lier
Marc VAN LIER pendant la visioconférence du 09 mai 2022
Projet de communication
Un socle commun à toutes les anthropologies serait-il envisageable ? Une anthropologie fondamentale pourrait-elle fournir une telle assise ? Plus radicalement, l’étude de la constitution même d’Homo serait-elle un meilleur point de départ ? Et, dans ce cas, une anthropogénie ayant pour thème la constitution d’Homo dans l’Univers pourrait-elle devenir un fondement possible pour toutes les sciences humaines ?

Dans son œuvre, Anthropogénie, à laquelle il a consacré 20 ans de sa vie (1982-2002), Henri Van Lier s’est confronté à ces questions. Il les a parcourues systématiquement en trente chapitres, dont quatre proposent des liens forts entre anthropogénie, sémiotique, technique et anthropologies. Homo serait un animal techno-sémiotique.

La définition du SIGNE proposée sera applicable à tous les moments de sa constitution, aussi bien ceux où Homo taillait des pierres, il y a plus de deux millions d’années, que ceux aujourd’hui où il est entouré d’images photographiques et de signes calculés par l’intelligence artificielle.

Des champs de recherche seront évoqués.

Synoptique de l'exposé
L'exposé s'est déroulé comme suit:
  • Défis épineux de l'anthropologie
  • Possibles réponses de l'anthropogénie
  • Homo animal techno-sémiotique
  • Application aux sciences humaines
  • Quelques champs de recherche
Chaque notion y a été simplifiée, et illustrée.

Synoptique des questions / réponses
Les échanges avec la salle se sont déroulés comme suit (minute 00:00 à 10:52):
  • 00:00 - Simon LEVESQUE - A propos de la définition du signe.
  • 04:08 - Jesse SCHNOBB - Evolution / stabilité des référentiels. Cas de l'Egyptologie.
  • 06:31 - Nicolas PETEL-ROCHETTE - Fondements éthico-politiques d'Anthropogénie.
 
 
Note / Commentaire
Commentaire inspiré par la discussion qui a suivi la conférence.

Anthropogénie n’utilise pas les notions de SYMBOLE ou SYMBOLISME pour sa propre construction. Ces notions n'y apparaissent qu'au sens courant, ou pour évoquer la pensée des auteurs qui les utilisent.

Au sens courant, on y trouve des expressions telles que symbole mathématique, symbole masculin / féminin, symbole d’une époque, civilisations magnifiant les symboles, etc.

Pour les références à auteurs, on y trouve notamment, et en simplifiant énormément:
  • PEIRCE, où c’est la trilogie logique Firstness (qualités, icônes), Secondness (forces, indices-index), Thirdness (lois, symboles), qui est évoquée. Mais elle est écartée. Les images photographiques omniprésentes aujourd'hui y sont difficiles à situer. La distinction INDICE / INDEX n’y est guère présente. Les concepts s’y appuient sur la force de l’esprit logique plus que sur les faits physiques (comme les indices photographiques notamment).
  • LACAN, où ce sont les deux triangles Imaginaire / Symbolique qui sont parcourus. Mais ils sont vus comme trop « décharnés » pour rendre compte des actions-passions d’Homo dans l’Univers.
  • LEVI-STRAUSS, dont la pensée symbolique est évoquée et située plus largement comme macroscopique, structuraliste, mécanomorphique, mais jamais chimiomorphique, ni attentive aux textures et croissances, pourtant si présentes dans le corps, le cerveau, et les relations d'Homo.
Soulignons que les théories de PEIRCE, LACAN, et LEVI-STRAUSS ne sont abordées qu’en chapitre 24, parmi de nombreuses autres théories qu’Homo a faites de lui-même.

Au risque de résumer trop les choses, nous pourrions dire que les notions de SYMBOLE et SYMBOLISME sont à la fois trop multiples, trop métaphysiques, ou trop restreintes (situations / époques particulières) pour offrir un socle théorique approprié pour l’étude de la constitution d’Homo dans l’Univers, sur un intervalle de plusieurs millions d’années.