Synoptique de l'exposé
Partant d'une phrase de GREIMAS, pour qui « La notion de SIGNE est incontestablement l’obstacle le plus grand au développement d’une sémiotique »,
Jean-François BORDRON se propose d'étudier le CHAMP DE CONSCIENCE comme une possible GRANDEUR SEMIOTIQUE, au sens de HJELMSLEV.
Il définit d’abord le CHAMP DE CONSCIENCE comme quelque chose :
- Qui relève d’une SENSATION (Cf David CHALMERS)
- Qui relève d’un FLUX (Cf William JAMES, et Edmund HUSSERL),
- Sans BORNES nettes, avec des MARGES (Cf. d’Aron GURWITSCH),
- Qui a une DIRECTION, une INTENTIONNALITE.
S’appuyant ensuite sur SARTE, il s’intéresse au « JE » comme un « JE linguistique »,
plutôt que comme un « JE transcendantal » et constitutif (Cf. HUSSERL).
Ce « JE linguistique » est un « JE » conduit par la langue. Il est pour ainsi dire GRAMMATICAL,
et ouvre de ce fait la possibilité d’envisager la CONSCIENCE comme un ESPACE SEMIOTIQUE.
L’exposé, se poursuit sur la CONSCIENCE D’IMAGE, et ouvre de « nombreuses possibilités de réflexion ».
Synoptique des questions / réponses
Les échanges avec la salle se sont déroulés comme suit (minute 00:00 à 26:13):
- 00:10 - Question - Eric GUICHARD - Preuve par l'image matérielle et raisonnement
- 07:24 - Question - Pierre-Damien HUYGHE - Différence entre champ et effet de champ ?
- 13:53 - Précision - Marc VAN LIER - Notion d'effet de champ et de conscience
- 20:50 - Réponse - Jean-François BORDRON - Segment, Sructure, Forme, Substance
- 23:14 - Remarque - Marc VAN LIER - Importance de l'échelle de temps utilisée
- 25:00 - Question - Xavier BORLOZ - Application à la conscience individuelle ou collective ?
Note / Commentaire
Cette note cherche à comparer :
- Le CHAMP DE CONSCIENCE tel que Jean-François BORDRON le voit, comme une possible GRANDEUR sémiotique, productrice de SIGNIFICATION,
- Les EFFETS DE CHAMPS tels qu'Henri VAN LIER les voit, comme de possibles THEMATISEURS purs, et donc comme des SIGNES.
Le CHAMP DE CONSCIENCE, étudié par Jean-François BORDRON, produit de la SIGNIFICATION, sans recourir aux SIGNES
- Les PERCEPTIONS, les FLUX, et les INTENTIONS qui s’y manifestent sont, en quelque sorte, INTERNES à la CONSCIENCE.
Les EFFETS DE CHAMPS, définis par Henri VAN LIER, sont eux de vrais SIGNES.
- Ils supposent des LIENS (observables) entre un CHAMP (gravitationnel, électrique, magnétique, LOGICO-SÉMIOTIQUE, etc.) et des EFFETS (observables) de ce CHAMP.
- Les CHAMPS LOGICO-SÉMIOTIQUES, les seuls à nous intéresser ici, peuvent être vus comme des THÉMATISEURS PURS et leurs EFFETS comme des THÉMATISÉS.
- Ainsi, par exemple, un nuage de grains photographiques peut-il produire des EFFETS DE CHAMP logico-sémiotiques statiques, cinétiques, dynamiques, ou excités.
- Souvent on observera que les publicitaires privilégient les effets descriptibles (statiques, cinétiques et dynamiques), alors que les artistes privilégient les effets indescriptibles (excités) et présentiels.
Les approches de Jean-François BORDRON et Henri VAN LIER sont donc fondamentalement différentes.
Pour Henri VAN LIER, rappelons encore qu’aucune TECHNIQUE ni SEMIOTIQUE n’est possible sans LIENS entre SEGMENTS D’UNIVERS.
- L’invention primordiale d’Homo aurait été, selon lui, d’avoir SEGMENTÉ son milieu (son *Woruld) en portions (segments)
entre lesquels, ensuite, Homo a pu établir des LIENS opérationnels (TECHNIQUES) et des LIENS « thématiseurs purs » (SEMIOTIQUES).
- Sans SEGMENTS, pas de liens entre SEGMENTS, pas de TECHNIQUE, pas de SIGNE.
Vaste débat, qui probablement restera ouvert un moment.